A découvrir en ligne – Spécial Motocultor 2017

A Grain de sel, nous espérons proposer des choix très éclectiques en terme de musique. Chacun n’a pas forcément les mêmes goûts dans ce domaine, mais nous proposons divers univers musicaux comme le rap, le rock, la chanson française, le jazz et du  métal. Suite à la 10ième édition du Motocultor festival de Saint-Nolff, ayant fait parti des bénévoles pour la deuxième fois, je voulais vous présentez certains groupes découverts durant ces trois jours, et vous aurez à la fin un avis sur le festival en lui-même.

Je tiens avant de commencer à remercier Yann Le Baraillec, le fondateur et directeur du festival, de m’autoriser à parler de son festival.

 

Aluk todolo :

Je commence d’abord par le groupe qui a ouvert le festival, Aluk todolo est un groupe de black métal formé à Grenoble en 2004. Bien qu’étant peu porté sur le black métal, de part son aspect bruyant et peu mélodique, ce groupe fait l’inverse de ce que je reproche à ce genre.

Leur musique possède à la fois une aspect mystique et puissant mélangé avec des notes de rock psychédélique, de krautrock ( rock expérimental originaire d’Allemagne ), de noise-rock ( punk expérimental ) et de black métal. Le groupe qualifie leur musique de rock occulte et l’absence de chant ne dérange pas car les notes de musiques suffisent pleinement.

D’ailleurs, pour accentuer leur côté mystérieux, le nom du groupe, Aluk todolo signifierait en indonésien «  les croyances anciennes », le nom fut choisi par Antoine Hadjioannou et Shantidas Riedacker, respectivement batteur et guitariste du groupe.

Tout ce mélange leur a permis de se produire dans plusieurs pays, par exemple en 2009, ils ont pu donner un concert à New York lors du festival WFMU. Leurs concerts sont toujours accompagnés d’une ampoule qui pendouille et qui s’éclaire aux signaux envoyés par la guitare. Au Motocultor, le résultat était absolument magnifique à voir, ils étaient venu pour joué l’intégralité de leur 4ième album, intitulée Voix, sortie en février 2016.

 

The New Roses :

Si vous êtes amateur de hard rock dans la lignée de Guns n’ Roses, nous avons eu la visite au Motocultor de leurs héritiers originaires d’Allemagne : The new roses.

Formé en 2007, ce groupe aux influences très variées comme B.B. King, ZZ Top, Metallica, Chuck Berry ou encore Aerosmith, possède un son qui rénove complètement ce style rendu célèbre grâce à AC/DC, encore une grosse influence du groupe.

Les partitions de guitares sont rythmées et donnant l’impression de faire un agréable voyage dans les années 80 en pleine période de gloire du hard rock, la voix du chanteur et guitariste Timmy Rough fait penser à un croisement entre le chant de Axl Rose et Steve Tyler, respectivement chanteur des Guns n’ Roses et Aerosmith.

Le succès du groupe leur permet de se produire dans divers pays comme l’Espagne, l’Autriche ou la Suisse et aussi au Hamburg Harley days, festival allemand dédié à la célèbre marque de motos Harley Davidson.

Pour vous faire une idée de la musique très rythmée de The new roses, vous devez écouter les albums «  Without a trace » dont la chanson-titre fût entendue dans la série Sons Of Anarchy et « Dead man’s voice » qui fût entièrement jouée au Motocultor, le tout dans une ambiance détendu avec plusieurs briquets levés en l’air lors de quelques balades du groupe. Donc si vous adorez un hard rock actuel s’inspirant du son des années 80, The news roses devraient vous plaire !

The Algorithm :

Beaucoup pourrait penser que le métal et l’électro ne colleraient pas ensemble et bien détrompez-vous ! Il existe un groupe qui allie parfaitement ces deux genres musicaux et c’est le groupe français The Algorithm.

Formé en 2009 à Perpignan par Rémi Gallego, ce jeune homme de 27 ans a grandi dans l’électro et le métal et eu l’idée, après la dissolution de son premier groupe Dying Breath, de créer un groupe mariant le métal et l’électro.

Ce mariage est une franche réussite, utilisant un clavier, une platine et une guitare, Rémi Gallego et le batteur anglais Mike Malyan émettent un son qui intrigue beaucoup, ils savent ce qu’ils font. L’utilisation abondante des tambours de la batterie, les passages à la guitare et le talent de Rémi sur la platine et le synthétiseur forcent le respect et parviennent souvent à faire danser une grosse partie du public aux cheveux longs, vêtus de vestes à patchs et tatoué.

Il est assez difficile de conseiller un album en particulier de The Algorithm mais les deux derniers « Octopus4 » et « Brutal force » sorties en 2014 et 2016 sont utiles pour vous faire une idée sur ce groupe. Il s’agit clairement d’albums importants dans la carrière de Rémi Gallego, contenant beaucoup de souplesse dans la composition de ses titres. En tout cas, une chose est sûre, dès le premier jour du festival, The Algorithm a transformé son concert en une boite de nuit pour métalleux, et pour dire à quel point beaucoup l’admirent, la moitié du public scandait son prénom comme des supporters de foot.

Lien vers le clip vidéo du titre « pointers » : https://www.youtube.com/watch?v=YjjmM3w2t_g

 

Toter Fisch :

Avant de conclure sur le Motocultor 2017, je vous propose un dernier groupe assez prometteur abordant le thème de la piraterie : Toter Fisch.

Formé à Tours en 2013, le groupe est souvent comparé aux célèbres écossais de Alestorm, groupe britannique de pirate métal, sauf que nos français se montrent plus puissants et mouvementés.

Bien que le chant soit en anglais (comme presque tous les groupes français récents), le chant de Romain est très grave et son apparence de capitaine de bateau redoutable  accompagne à merveille les partitions de guitares lourdes, l’assourdissement  de la batterie et de temps en temps la guitare est accompagnée de très près par un accordéon.

En 2017 est sorti leur premier album, Yemaya, qui est la suite de leurs 2 précédents EP, en fait, le but du groupe est de raconter des histoires de l’équipage du Toter Fisch, les personnages sont les membres du groupe et vont au fil des chansons connaitre plusieurs aventures. Le concept est très plaisant, le souci est que beaucoup risquent de ne pas forcément comprendre les paroles étant donné que les textes sont en anglais.

Malgré cela, le groupe s’est donné à fond pour leur premier passage au Motocultor, le chanteur interagissait énormément avec le public, le faisant taper des mains, chanter certains refrains et se mettant souvent à danser en zigzagant parmi les musiciens.

 

Afin de conclure, je vous donne un avis global sur le festival, il s’agit de ma deuxième participation en tant que bénévole et festivalier pour le Motocultor festival, si on devait choisir 2 mots pour définir ce festival, ce serait clairement convivialité et découverte.

L’aspect convivial s’explique par le fait que beaucoup de festivaliers aiment rencontrer d’autres gens dont la passion pour la culture métal les uni et leur permet de passer d’agréables moments ensemble. Ensuite on peut remarquer qu’une grosse partie du public est surtout composée de vrais amoureux de musique qui préfèrent être attentifs au concert de chaque groupe plutôt que provoquer des pogos, d’ailleurs ceux qui sont là pour faire cette danse sont toujours très près de la scène, ce qui évite sans doute des débordements.

Le côté découverte est dû à la programmation du festival : hormis la présence des icones du métal tel Kreator, Ensiferum ou Devin Townsend par exemple, on constate que le Motocultor est très varié dans les genres proposés : métal progressif, black métal, death métal mais aussi chanson humoristique, rock psychédélique, hard rock, punk et même du rap ou de la musique celtique.

Et on y trouve beaucoup de noms pas forcément connus de tous mais venant de nombreux pays : Suède, République-tchèque, Finlande, Allemagne, États-Unis, Pays-bas, Autriche, Angleterre et j’en passe, beaucoup n’ont pas hésité à avouer au public leur fierté de venir au Motocultor.

Il faut savoir une chose, c’est que cette dixième édition a failli ne pas voir le jour… depuis quelques années, le Motocultor connait des problèmes financiers et s’est vu obligé en 2016 d’ouvrir un crowfunding (financement participatif) afin d’avoir la somme nécessaire, et l’élan de générosité s’est vite imposé : 830 personnes ont donné de l’argent et permi au festival de fêter ses 10 ans, l’objectif pour les organisateurs est désormais de faire en sorte que le festival soit durable.

Enfin, en tant que bénévole, je peux dire une chose sur les métalleux : ils ont certes des allures de brutes mais, en réalité, ce n’est qu’une image car les gens y sont d’une formidable gentillesse et sont très respectueux envers nous. Et pour couronner le tout, je dirais qu’être bénévole ou festivalier dans un festival de métal est une belle aventure humaine!

Trystan

Motocultor Affichefinale2017