Livres coups de cœurs de Jeanine

Voici les coups de cœur d’une de nos lectrices, 2 romans et une BD : “Magnifica” de Maria Rosaria Valentini – “Réparer les vivants” de Maelys de Kerandal – “L’incroyable histoire de la médecine” de Jean Noël Fabiani.

 

 

Magnifica“Magnifica” de Maria Rosaria Valentini [Roman]

C’est la chronique d’un  village perdu dans les montagnes,  où chacun se connaît, où tout le monde s’observe.  La vie de quatre générations de femmes, simples, fragiles, tourmentées mal dans leur peau remplis de souffrance de doutes, d’obsessions  qui nous révèlent peu à peu leurs âmes et leurs esprits… le tout raconté par Magnifica.

Il y a de l’amour, du désamour, de la haine, de l’indifférence… l’histoire en elle-même n’a rien de très originale finalement. Le genre d’ histoire racontée moult fois par d’autres écrivains.

Mais c’est compter sans le talent et la “magnifica” écriture de Maria Rosaria Valentini. Elle est écrivain et poète, et la poésie est présente et se ressent dans chaque page. Son approche de l’intrigue est remplie de douceurs et de mélancolie, d’une délicatesse même dans les instants difficiles subit par les personnages.

La description de la nature, qui est omniprésente, est d’une grande finesse, de fleurs qui nous enivrent, de paysages colorés, de senteurs, celles de certains personnages est subtile, et fait parfois sourire comme la description du mari d’Eufrasia, qu’elle va comparer à un crapaud.

Je me sers de beaucoup d’adjectifs – comme vous avez pu le constater –  pour traduire ce que j’ai ressenti en lisant ce roman parce que Maria Rosaria Valentini en a employé énormément dans chaque phrase composant ses descriptions, ce qui les a rendu toniques, imagées et vibrantes d’émotion.  Certaines réflexions sont belles tout simplement, elle dit par exemple : broder des excuses, (c’est rechercher les mots pour le dire) rapiécer des histoires anciennes (en fait c’est consoler quelqu’un qui a déjà eu ce chagrin).

« Magnifica » : une petite pépite et une très belle lecture pour cette rentrée.

 

 

 

 

Réparer les vivants / Maelys de Kerandal

On partage les émotions profondes des parents meurtris par le décès accidentel de leur enfant…. leur réflexion et décision à prendre dans l’urgence, alors que le coeur de leur fils bat encore… On partage également les prouesses et le savoir faire des équipes médicales au niveau émotionnel, professionnel et humain. On partage aussi les anxiétés, les doutes, les attentes, le sentiment du receveur de ne plus être “soi-même” après la transplantation (organe étranger)… bref c’est toute une litanie de la vie des différents personnages entrés en contact depuis l’accident et l’état de mort cérébrale du jeune Simon.

J’ai trouvé l’écriture de Maylis de Kerangal particulière. Des phrases qui n’en finissent pas…

Il y a profusion de sentiments, de situations qui viennent se greffer avec l’instant présent… situations qui n’ont rien à voir avec le récit… Elle s’étend sur des tranches de vie des personnages secondaires : la nuit de sexe de l’infirmière Cordelia, le périple de Thomas Rémige le coordinateur pour acheter un oiseau, la dynastie Harfang, médecins depuis des générations.. cela donne un petit plus à l’histoire en elle-même.

Sinon elle emploie des mots qui donnent à l’histoire beaucoup de réalisme. On entre dans la salle d’opération … elle nous raconte le déroulement, la technique opératoire, on a l’impression d’y assister… que ce soit niveau prélèvement des organes ou la greffe en elle-même. Elle nous parle également de la façon de procéder des différents praticiens suivant la durée de vie de l’organe prélevé. Un grand respect dû au corps du donneur depuis le moment fatidique jusqu’à la fin des différentes opérations. Exemple : les parents ont demandé avant d’ôter le coeur de leur fils, de lui rappeler le nom des personnes qu’il a aimé… ce sera fait. Et bien évidemment la remise en état de Simon, afin que les parents reconnaissent encore leur enfant. Quant au receveur, la chance d’être compatible, le sentiment de devoir la vie à quelqu’un qui n’est plus là.

C’est un livre où tout commence par la mort et finit par la vie et que le bonheur des uns commence par le malheur des autres… une leçon de vie.

 

 

“L’incroyable histoire de la médecine” de Jean Noël Fabiani [Bande-dessinée]

C’est une fabuleuse bande dessinée de 240 pages qui retrace un grand nombre d’étapes, qui ont fait notre médecine d’aujourd’hui. De la préhistoire à nos jours.
Cela commence par la connaissance de notre corps et de son fonctionnemen : bien compliqué de comprendre la circulation sanguine par exemple… Parce que, lorsqu’on ne connaissait pas encore le rôle propre de chaque organe, les théories étaient multiples et les erreurs faciles…

On y apprendra également comment les barbiers furent les premiers chirurgiens. On y découvre aussi les grandes épidémies qui ont ravagé les populations, comment certains petits événements, jolies histoires, anecdotes cocasses furent à l’origine de grandes avancées biologiques, médicales ou de l’invention d’instruments, de matériels chirurgicaux . Ou au contraire, avec le scepticisme de certains, un oubli, des convenances, des croyances…